Cette première nuit
Il est déjà un peu plus de 22 heures ce soir-là. La nuit est déjà tombée sur Artiia, la capitale de Trancret, et pourtant la ville est dans une effervescence inouïe. Les klaxonnes retentissent dans toute la capitale, les mouvements de liesses se comptent par dizaines dans les différents quartiers de la capitale.
Mais le gros de l’agitation nocturne se trouve au Nord de la ville dans le stade interplanétaire de Trancret. Tous les rangs sont plein, pas une place n’est libre. Tous les occupants du stade attendent avec impatience le moment tant attendu, la consécration de leurs efforts, l’aboutissement de leurs rêves. Ils tiennent fermement les drapeaux et les pancartes, prêts à les brandir à l’instant tant attendu.
Le stade tout entier retient son souffle. Tous fixent le centre. Sur le terrain central, une grande estrade a été installée, cerclée de grandes bannières aux couleurs de Trancret.
Soudain, une voix au micro réveille la masse impatiente. L’annonceur joue les chauffeurs de salle. La foule entière du stade se prépare à bondir.
Du mouvement dans l’arrière scène.
Elle est là.
La foule se lève dans un hurlement gigantesque. L’euphorie est à son paroxysme. Les pancartes sont tenues à bout de bras et les drapeaux colorent le stade de leur couleur rouge.
Elle monte les marches de l’estrade.
Le stade entier se met à scander des slogans de victoire. La masse indivisible reprend les refrains d’une seule voix.
Elle salue la foule d’un geste de la main.
La populace amassée garde les yeux rivés vers la scène centrale. Le moment tant attendu est arrivé et le brouhaha gigantesque s’entend jusqu’à l’autre bout de la ville.
Elle continue à saluer les personnes rassemblées dans le stade, en s’approchant du pupitre.
La foule s’immobilise d’un seul coup. Le silence retombe brutalement.
Elle s’approche des micros du pupitre, le sourire aux lèvres.
« Ça y est. Nous l’avons fait. »
En un éclair, la masse s’électrise à nouveau et l’euphorie de victoire revient en chacun. Drapeaux, chants et pancartes ne suffisent plus à exprimer la joie chez chacune des personnes rassemblées ici.
Elle s’approche à nouveau du micro.
La foule se tait une nouvelle fois.
« Nous l’avons fait. Aujourd’hui, nous avons écrit une nouvelle page de l’avenir de Trancret. Nous avons mis un terme définitif aux divisions fratricides de notre précieux monde. Nous faisons taire à jamais ceux qui voulaient nous vendre à l’inconnu. »
« Vous m’avez fait confiance. Vous avez fait confiance en chacune des convictions qui me sont chères et que nous partageons. Nous sommes fins prêts. »
« Trancret ne sera jamais plus l’astre oublié dans le bal des puissances galactiques. Nous allons jouer le rôle qui est le nôtre. Ensemble, nous relèverons ce défi et nous en sortirons grandis. »
« Chacun d’entre vous se verra récompenser pour ses efforts. L’injustice omniprésente est du passé désormais. Il est temps que nos efforts payent. Par la souffrance, vous avez payez le droit à une vie enfin paisible et juste. Vous l’aurez. »
« Bientôt la galaxie connaitra le nom de Trancret. Nous serons reconnus comme la nation ressuscitée de ses cendres. Nous y arriverons. L’avenir sera glorieux. »
« Merci à tous. Vive Trancret. »
A cet instant précis, la foule repris ses exclamations de joie et de fierté.
Elle salua d’un large geste du bras l’ensemble de la foule, en gardant son même sourire radieux.
On pouvait maintenant entendre résonner dans toute la capitale les cris de ses hommes et ces femmes : « Praga ! Praga ! Praga ! »
